la vie
en alpage

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1.La vie rurale en montagne

Les familles étaient nombreuses, et plusieurs générations vivaient rassemblées dans la ferme familiale. Cela faisait trop de monde pour pouvoir vivre sur les seules bonnes terres autour des villages. En effet le long hiver impose de faire une réserve de foin très importante, ce travail est le plus commode dans les environs du village, car l’altitude (vers 1500 m et 1700 m) favorise la pousse de l’herbe, et que le transport est moins long jusqu’aux vastes granges. L’objectif de l’exploitation était d’atteindre une autarcie maximale. Et l’été était très chargé en travail pour les hommes et pour les terres. Il fallait produire les légumes, les pommes de terre, le grain, et le foin pour toute l’année.

Les terres d’en bas ne suffisaient même pas, et il fallait aller faire les foins en altitude en fauchant à petit rendement de l’herbe rase. Afin de réserver les prés les plus rentables pour la production du foin, les bêtes sont conduites pour pâturer le plus haut possible, elles suivent en fait la repousse de l’herbe après la fonte de la neige. Les bêtes sont sorties en avril ou mai aux alentour du village, en juin il est possible de les conduire dans le chalet d’alpage de moyenne altitude qui est vers 1700-1800m, puis en juillet dans le chalet d’altitude (2100-2300 m). Au début septembre, lors des premières neiges, les bêtes sont redescendues au chalet intermédiaire pour un moins puis tout le monde retourne au village.

Ce concept d’alpage est très ancien, ainsi de nombreux noms de lieux d’alpage ne peuvent s’expliquer qu’à partir du latin et non pas du patois, de l’italien ou du français. Actuellement différents facteurs font qu’il n’est plus nécessaire de se déplacer dans les chalets d’alpage. D’abord il y a l’exode rural a été particulièrement fort dans ces régions où le travail est trop dur. En montagne, les rendements sont bien entendu plus bas qu’ailleurs, il n’est en général possible de faire qu’une seule récolte dans l’année, et elle est relativement maigre, elle demande plus de peine (les machines sont plus petites ou même inutilisables), et le risque d’accident est plus important.

La Suisse a protégé ce travail en montagne par des subventions, afin de donner les mêmes chances aux exploitations de plaine qu’à celles de montagne. Ils ont pu ainsi préserver les exploitations et les produits traditionnels. En France, dans les régions équipées pour le ski le travail agricole (surtout estival) se complète bien avec un travail lié au tourisme hivernal. Dans ces régions, l’exode rural a été limité, permettant de conserver l’exploitation des terres pas trop difficiles à travailler. Mais l’alpage a rarement conservé son caractère, soit il est sur-équipé pour le ski, soit il est à l’abandon.

L’alpage a été progressivement abandonné (en tout cas dans la vallée de l’Arvan) à partir du début des années 60. L’apparition des parcs électriques permet de laisser des bêtes en altitude sans surveillance permanente, les vaches laitières étant conservées aux alentours de la ferme du village (il y a maintenant assez de terres en bas). Cet abandon de l’habitat en alpage est compréhensible : si c’est très agréable et apporte un charmant dépaysement pour le citadin d’aller habiter dans des conditions rustiques plus proche du campement que du confort, c’est tout à fait autre chose pour celui (celle) qui est forcé d’y habiter de façon permanente pendant plusieurs mois pour son travail. Seuls quelques chalets accessibles par une piste ont pu garder leur vocation originelle, mais ils ne sont en général plus habités depuis une quinzaine d’années puis qu’il est alors plus confortable de redescendre au village après le travail avec les bêtes. Quelques chalets de moyenne altitude ont été transformés en villa de vacance, avec agrandissement des fenêtres, création d’ouvertures sur le toit ou dans le pignon pour aménager la grange, construction de cheminée maçonnées, crépit de ciment ou crépis faussement rustique, chaudrons transformés en jardinière accrochés sous le toit, volets avec des Z peints en rouge, la pose de frisette vernie, c’est sans doute très confortable, mais, c’est aussi , d’une autre manière la mort d’un chalet d’alpage, et d’un goût très discutable par son mépris du style de construction et de vie de la montagne de la région.

Les chalets dont l’accès est plus difficile, en particulier les chalets de haute altitude ont été abandonnés. Même si leur construction est bien faite, ils ne tiennent pas indéfiniment sans entretien. Dès qu’un élément commence à se dégrader, une brèche et faite dans la défense contre le climat violent de montagne et la dégradation est rapide. Il suffit qu’une tôle manque sur un toit, ou qu’une porte soit ouverte pour que le chalet soit pratiquement condamné à très court terme à cause du vent et des intempéries. Actuellement, il ne reste que très peu de chalet d’alpage en état correct comme témoins de ce cette vie montagnarde. Au jugé, sur 10 chalets d’altitude présents sur les photographies aériennes et les cartes d’après guerre, il en a seulement un où il reste quelque chose de récupérable. En moyenne altitude, il en reste peut être cinq, dont un a été transformé en pavillon.

Le conseil Général de Savoie ne fait rien pour aider à reconstruire ou conserver ce patrimoine hors des zones des parcs. Ils ne sont à même ni de donner une subvention, ni de conseiller sur l’architecture traditionnelle locale, et visiblement, ils n’imposent pas de normes strictes sur la construction en montagne de bâtiments modernes, ni sur la transformation des maisons traditionnelles. Si le bilan n’est pas très brillant du point de vue architectural dans cette région, du point de vue de l’environnement, cela va mieux, la crête faisant la frontière sud de la Savoie est assez peu abîmée par les aménagements de ski, et assez peu polluée par les avions de tourisme. Cela rend cette région intéressante pour la sauvegarde de chalets d’alpage, sur l’un ou l’autre versant. Le conseil Général des Hautes-Alpes est beaucoup plus attentif à la sauvegarde de son patrimoine, cela lui permet d’avoir conservé des villages entiers sans que des transformations ou des créations ne gâchent l’aspect extérieur. Le CAUE du 05 subventionne la réfection des toitures avec une couverture traditionnelle, et possède la compétence lui permettant de donner des conseils en architecture traditionnelle. Cette politique a permis de conserver au pays de montagne de ce département des artisans capable de fabriquer et de poser les matériaux traditionnels. En Savoie, pour trouver des bardeaux et des poutres correspondant aux spécifications traditionnelles, il m’a fallu expliquer en détail ces spécifications à tous les professionnels contactés.

2. La vie sur l’alpage

2a. Les travaux en alpage

Les femmes et les jeunes enfants habitent tout l’été au chalet sans redescendre. Les tâches principales sont liées à la production et au travail du lait. Ce travail est assez important et doit se faire tous les jours quel que soit le temps. Il faut ainsi garder les bêtes (vaches, chèvres, parfois des moutons), les rentrer dans le chalet et les traire deux fois par jour, écrémer le lait, faire le beurre et le fromage tous les jours. Une des corvées quotidiennes est de sortir le fumier, quel que soit le temps. Traditionnellement, cela se fait avec une sorte de brancard (caisse sur laquelle est fixée de chaque côté par des barres permettant de la porter à deux), la brouette n’est apparue que récemment. Le fumier est ensuite transporté dans les terres avec le mulet. A côté de cela, il faut créer et entretenir un petit potager, nourrir quelques cochons, faire du foin dans les meilleurs coins de l’alpage.

Les hommes montent environs une fois par semaine avec le mulet pour apporter du ravitaillement, et plus souvent au moment de faire les foins en altitude, car il faut alors en descendre la plus grande partie au village. L’herbe est coupée dès 5 ou 6h du matin par les hommes à la faux, ce travail qui épuise un débutant en 1/2 heure peut être maintenu par un professionnel des journées entières. La lame est aiguisée avec une enclume et un marteau (pour rattraper les trous faits par les pierres dans le tranchant), puis avec une pierre mouillée dans une poche en bois pleine d’eau. Quand le foin est sec et retourné (par les femmes et les hommes), des gros ballots d’une trentaine de Kg sont constitués, le lien de ces barillons est constitué d’une barre de bois de 1m environ percée de trous dans lesquels passent trois cordes. Le nÏud qui permet de serrer le foin contre cette barre est une simple clé faite autour d’une clavette en bois. Le barillon est transporté sur le dos (grâce à la barre tenue au niveau des épaules) jusqu’au chemin où le mulet prendra le relais. Un mulet transporte 2 ou 3 barillons.

Dans les années 20, des câbles aériens ont été posés afin de descendre rapidement ces barillons dans la vallée sur une poulie. Ces câbles arrivaient soit directement dans la grange, soit dans un pré à proximité. Le barillon descendait à vive allure sur ce câble, et les poulies étaient remontées toutes ensemble un jour suivant. Parfois deux câbles successifs étaient nécessaires pour descendre du chalet d’altitude jusque en bas. Cette idée montre le caractère très entreprenant de ces agriculteurs, tendre un câble de 1 ou 2 Km dans la montagne n’est pas une mince affaire, et ce câble représentait un investissement important pour un foyer qui n’avait pas beaucoup de liquidité. Aujourd’hui, pratiquement aucun câble n’est encore utilisé, alors qu’ils l’étaient encore il y a 10 ou 20 ans. Les câbles sont souvent déposés au sol, car le propriétaire serait responsable d’un accident qu’il provoquerait. Il serait aujourd’hui difficile d’avoir l’autorisation de poser de tels câbles aujourd’hui, car ils sont dangereux pour les hélicoptères. Les cartes de l’IGN les signalent généralement.

2b. Le combustible

Le chalet d’alpage d’altitude peut être de 100 à 300 m plus haut que la limite supérieure des arbres. Aussi est-il nécessaire de monter le bois à brûler. La meilleure solution est de couper les aulnes nains (arcosses) au printemps (qui montent un peu plus haut que les épicéas, jusqu’à presque 2000m), de constituer des fagots, puis de les monter à l’automne au chalet, quand ils sont déjà un peu moins lourds. Ils termineront de sécher dans la grange, et seront parfaits à la saison prochaine. Il est aussi possible de monter du bois coupé dans la forêt en contrebas, le bois est également très dense et même l’épicéa est alors un bon combustible.

Depuis le début du siècle un modèle de poêle à bois en fonte est partout utilisé. Il chauffe très bien, et permet de faire la cuisine dans des chaudrons dont le fond plus étroit est fait pour s’adapter aux ouvertures. Le poêle est bien plus pratique que la cheminée qui laisse échapper une trop grande part de la chaleur dans le conduit. Le poêle est allumé le matin, pour faire le café et chauffer le lait, et une soupe est mise à mijoter, elle y restera toute la journée, le soir le feu s’est éteint et la soupe n’a plus qu’à être réchauffée. Selon l’importance du chalet, le poêle à de 1 à 4 trous. Au lieu des anneaux qui sont courants pour la surface d’une cuisinière à bois, une sorte de couvercle de récupération d’une seule pièce est utilisé. Ces couvercles sont plus rapides à enlever ou à remettre que les anneaux. Les poêles de cette époque sont pratiquement tous aujourd’hui en très mauvais état, car même en retirant le tuyau l’hivers, la condensation et l’humidité font rouiller le fond du poêle, les portes et les anneaux se cassent. Ce modèle de poêle peut encore être acheté grâce à une fabricant italien qui en fait d’exactes répliques (voir la Quincaillerie Marisa à Modane).

La bouse séchée est également un très bon combustible, brûlant doucement (et sans odeur). La bouse est séchée en briques dans des moules, ou directement sur les tôles du toit (mais l’acidité de la bouse fraîche oxyde les tôles). Le bois était surtout utilisé pour allumer le poêle, puis la bouse prend le relais.

L’éclairage se faisait principalement à la bougie. L’été la question de l’éclairage ne se pose vraiment que dans l’étable (qui n’a pratiquement pas de fenêtre). Depuis les années 60, des lampes et des réchaud d’appoint à gaz sont souvent utilisés. L’électricité n’est jamais présente, ni fournie par le réseau, ni produite sur place.

2c. L’eau

Un chalet d’alpage a nécessairement une source à proximité, cela est indispensable pour l’habitation et pour les bêtes. Si la source n’est pas directement contre le chalet, l’eau du toit est récupérée par les chéneaux dans un tonneau. Cette eau n’est pas bue par les hommes, mais sert aux bêtes et à la lessive etc… L’eau courante n’est pas installée dans le chalet, mais la source est aménagée.

2d. Le mobilier

En plus du précieux poêle, la pièce d’habitation comprend :

  • une petite table, généralement de taille modeste, elle permet à 4 personnes de manger. Pour la compléter en cas d’affluence, il y a parfois en plus une table à un pied qui peut être relevée contre le mur quand elle ne sert plus.
  • des sièges, en général des chaises, et des petits bancs à une place qui servent également pour traire.
  • un ou deux lits en bois, remplis de foin recouverts d’une toile. Parfois le lit est clos de rideaux coulissant sur un fil de fer, et exceptionnellement de planches, la chaleur et l’intimité sont ainsi améliorées. Seuls les femmes et les enfants dorment de manière permanente l’été dans le chalet, les hommes passent pour le ravitaillement, faire les foins, descendre les tomes et le beurre. Quand ils dorment au chalet, ils dorment dans le foin de la grange.
  • un petit buffet sert de rangement. et des étagères. Derrière le poêle, un banc permet de mettre à sécher ce qui en a besoin.

2e. Le transport

Le mulet (père : âne, mère : jument) est champion pour le transport en montagne. Sa taille assez grande le fait la plupart du temps préférer à l’âne, et contrairement au cheval il a le pied montagnard et il ignore le vertige. Il y a de bons mulets et des mulets qu’il est presque impossible de mener, à cause de leur caractère, aussi est-il nécessaire de l’essayer avant de l’acheter. Un mulet transporte de 50 à 80 kg, selon la longueur de la course. L’hiver il permet de remorquer un traîneau pour le transport des charges (fumier, foin), cela permet de le rentabiliser un peu, car un mulet mange deux fois plus de foin qu’une vache. Il reste très peu de mulets en activité dans l’Arvan. Autrefois des ânes étaient aussi utilisés, ils mangent moins et sont eux aussi assez endurants, et peut être moins délicat au point de vue santé.

Le propriétaire du mulet ne montait en fait jamais dessus, car il circule très rarement sans charge tant à la montée qu’à la descente. A la montée, celui qui le mène peut se laisser tirer en prenant la queue dans la main.

Les chemins ancestraux sont excellents par leur pente régulière. Il est possible de retrouver les anciens chemins sur les cartes (avec l’altimètre) et les photos aériennes anciennes, puis de les remettre en état. Ils étaient maintenus en bon état par le passage des bêtes qui broutent les rejets en bordure du chemin, et labourent avec les sabots. Les passages ravinés étaient entretenus manuellement. Si l’alpage n’est plus utilisé, les chemins sont souvent envahis par les arbres, les buissons, les rhododendrons. Il est facile de couper cette végétation avec un fort élagueur démultiplié (cet instrument ressemble à un coupe boulon, les cisailles non démultipliées ne suffisent pas), et à la scie à bûches. Certains passages ont également besoin d’un coup de faux. Pour les passages ravinés, on peut utiliser la « pioche savoyarde » qui comprend une large panne.

Il est important de remettre en état, et de suivre ces chemins même à la descente, parce qu’ils limitent le ravinement, et parce qu’ils sont beaux. Eux aussi font partie du patrimoine montagnard et sont le témoin de la vie d’alpage. Dans la montée, leur régularité permet de porter de lourdes charges qu’il serait bien difficile de monter sans chemin.

2f. Le climat

La température moyenne annuelle est de l’ordre de 2 à 3 degrés, elle est en juillet de 7° environ. Il peut neiger à toute époque, mais l’été, cette neige ne tient pas plus que quelques jours. Elle était particulièrement dangereuse pour les bovins, qui glissent parfois dans la pente. Le soleil peu filtré rend très agréable tout rayon de soleil, tellement plus merveilleux dans l’air vif de l’altitude que en basse altitude. En cas de tempête, le vent peut être très fort et l’orage redoutable.

Le climat limite la période de végétation à 3 mois en haute altitude d’alpage, mais alors, le temps s’accélère et l’explosion de fleurs qui a lieu en juin à 1500 m, monte progressivement sur les pentes pour arriver en juillet dans les alpages. Le surpâturage autour du chalet et le long des chemins provoque la destruction de l’herbe et un trop grand apport d’azote. Ces conditions favorisent la croissance d’une sorte de plantes assez hautes surnommées chapeaux à cause de la largeur de leurs feuilles rondes qui les rend utilisables comme béret de fortune. Même des dizaines d’années après la disparition totale du chalet, cette végétation persiste et désigne les lieux d’alpages oubliés de façon plus durable même que le terrassement.

3. Bibliographie

  • Roger ISOARD, Habiter la montagne, L’homme et la nature, Lyon La Manufacture
  • Olga NOVEL-TERRIER, Les alpages avant l’or blanc, mon village dans les années cinquante, En Savoie la vie quotidienne des montagnards, 42120 Le Coteau, Éditions Horvath
  • Thierry MARGUERITAT , Construire et rénover la charpente et la toiture, Rénover sa maison, 42120 Le Coteau, Éditions Eyrolles
  • Maisons paysannes de France: N° 101 sur la couverture en bardeau de bois. 3 rue Léo Delibres 75116 PARIS.
  • Syndicat du fromage de Beaufort
  • Tout sur les vaches, et en particulier sur les abondances et les tarines

2 Réponses à “la vie
en alpage”

  1. Bensoussan dit :

    Bonsoir
    J’aimerais passer 3 nuits avec mes petits enfants dans un chalet du 4 au 7 août. Nous serions 5 personnes. Est-ce possible dans votre chalet?

    Avec tous mes remerciements

    Mme Bensoussan

  2. Michel SIBUE dit :

    Quelques précisions d’un « descendant » des Arves
    Le « brancard » utilisé pour l’évacuation des déjections animales était appelé la « civière » à prononcer avec un léger ch. Elle servait également à « remonter » la terre des terrains en pente qui s’accumulait lentement au bas de ces derniers ( un livre a été édité en Tarentaise il y a qq décennies  » Les monteurs de Terre » je crois.
    Quant au moules pour les bouses!!! les animaux restaient plusieurs mois dans les écuries parqués sans trop d’espace ( il n’y avait pas encore de normes européennes drastiques ) les crottes s’accumulaient et étaient tassée naturellement par les animaux (ovins et caprins ). A la fin du printemps lorsque les animaux étaient montés en alpages, le paysan n’avait plus qu’à découper le sol avec une pelle et à faire sécher tout celà au soleil (cotés sud face aux Aiguilles )
    Pour les bouses de vaches, soit elles étaient posées à sécher sur le bas des toits soit simplement retournées dans les prés et récupérées les jours suivants ( si possible avant le voisin – histoire vécue )
    Bien cordialement et merçi pour votre site qui nous permet de ne pas oublier nos « anciens »

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