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Chanin: Les dernières nouvelles 2001
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1er novembre 2001
Les vacances de la Toussaint correspondent très souvent à une période formidable en montagne:
- avec du beau temps, avec une température agréable pour marcher,
- avec une belle lumière (douce et dorée), mettant en valeur l'herbe déjà jaunie, et les couleurs variées des arbres.
- et pas encore trop de neige.
Cette année ne nous a pas déçus.
Les Aiguilles d'Arves depuis la Cîme des Torches, au dessus de Chanin: il manque juste quelques mètres pour être à 3000m Les Aiguilles d'Arves et Chanin:
(on apperçoit une tache verte dans l'herbe jaune: c'est un petit sapin bonsaï trouvé dans une combe à la même altitude (2200m) et qui a été transplanté là - à titre d'essai-)
Chanin et les Aiguilles d'Arves: Chanin vu d'en haut, avec le Mont-Blanc à l'horizon (on ne le voit pas bien sur cette photo car il est tout blanc, justement)
Les travaux de juillet 2001
Nous avions deux objectifs pour cet été :
- la toiture de la "cave" (appentis accolé au chalet)
- et améliorer encore le chemin principal de Chanin, en particulier la pénible traversée dans les "arcosses".
La toiture de la cave a pu être réalisée de façon satisfaisante... Mais ce n'était quand même pas rien.
Il a d'abord fallu démonter l'ancienne couverture en tôles... et il était temps, tout était bien mouillé en dessous et depuis un an, commençait à pourrir. Notre réparation de fortune n'était pas très étanche.
Ensuite renforcer la charpente (5 tonnes de lauzes + la neige qui va se poser dessus... ) Pour celà nous doublons chaque chevron par un second tout neuf (les chevrons de la cave étaient tous d'origine... et pas vraiment neufs...). Et nous calons le tout pas des colonnes directement sur la poutre sablière posée sur le mur.
Après quoi nous avons attendu la venue du professionnel des Lauzes: René Gaidet de la Rosière (près de Bourg Saint Maurice) n'avait pas reculé devant le fait d'avoir à monter à pieds au chantier... Mais il faut dire que pour lui ce n'était pas grand chose: 1h 20 depuis "Pré Rieu" Record absolu (on met habituellement 2h 30). Marc a réussi à le suivre pour sauver l'honneur, mais moi (Louis) non, je suis arrivé 20 minutes plus tard.
Affreuse surprise au moment de déballer nos paquets de lauzes. L'incroyable masse de neige de l'hiver dernier avait broyé une bonne partie de ces lauzes sous son poids. Environ 2 des 5 tonnes étaient cassées en morceaux plus ou moins petits.
Heureusement que notre lauzeur, en vrai professionnel, a pu s'arranger pour faire un travail magnifique avec ce que nous pouvions lui fournir comme matériaux. Il a travaillé a peu près sans s'arrêter pendant deux jours... Formidable
Chanin est maintenant tel que nous l'avions prévu en 1991 afin de le rétablir dans son état probable du début du siècle.
Il restera à reprendre des murs qui menacent de tomber, en particulier le mur de la cave qui a été endommagé par l'eau et le gel quand la toiture a été abîmée par la tempête de 1999.
Le chemin principal de Chanin a pu être amélioré.
Nous y avons trimé dur trois journées de travail, à couper des arcosses et piocher les passages les plus en dévers.
Nous prévoyons de repasser du Round-Up au début de l'été prochain pour poursuivre notre lutte contre les grandes plantes qui trempent le passant jusqu'à la taille. Le dernier traitement, il y a 4 ans (?) a eu un effet très positif, qui se fait encore sentir aujourd'hui, les plantes qui ont repoussées sont plus belles et moins hautes.
Matinée mémorable: des croissants chauds à 2200m
Un matin à 8h 30 alors que nous admirions la si belle vue du matin à Chanin, un petit avion est passé, puis repassé en rase-mottes, et a largué juste devant le chalet un petit parachute accroché à un container en carton contenant des croissants chauds et un pot de marmelade d'orange... Ce sont des croissants records... non seulement en altitude, mais aussi parce qu'au total ils ont dû coûter plus cher que ceux facturés au Ritz et enfin parce que je ne crois pas que jamais des croissants aient été autant appréciés et goûtés. Est-ce l'amitié ou la technique qui a permi cette prouesse?
Et puis... séquence émotion, nous sommes montés fin juillet avec Renée G. ancienne habitante et propriétaire du chalet... elle y a habité pendant deux mois tous les étés depuis l'âge de 4 ans. Elle y était monté pour la dernière fois en 1971. Et trente ans après... s'y retrouve comme chez elle, évoquant sa vie au quotidien dans cet alpage.
(Autres photos sur: http://geo.hmg.inpg.fr/mto/jpegs/010730/ )
Il reste encore un petit peu de travail (de quoi occuper plusieurs été):
- un passage qui devra être également pioché dans cette traversée,
- du travail entre "le plâtre" et les "voûtes du motet"
- à finir d'ouvrir le chemin par Coirnavan
- à finir d'ouvrir le cemin par l'ancien chalet de l'Arcosse + le débroussailler sur toute la longueur !
- quand on aura fini cela, il faudra sans doute reprendre au début :-), avec l'aide des autres gens se préoccupant des chemins dans ce secteur (c'est à dire une sympathique équipe de chasseurs)
Il y a quelques petits travaux utiles à faire à l'automne pour que le chalet ait le plus de chance de passer l'hiver dans de bonnes conditions.
- Il faut vraiment bien tout fermer, car une porte mal fermée serait catastrophique (la première tempête d'hiver aurait bien des chances de tout arracher).
- Il est utile de protéger au maximum l'intérieur de la neige qui sera puvérisée à travers la moindre fente pendant tout l'hiver, surtout sur le côté ouest du châlet (d'où vient le vent le plus fort).
- Des tôles galvanisées de 2m x 1m sont clouées à l'extérieur des 2 portes du bas. La porte de la grange ayant été le plus possible doublée à l'intérieur pour boucher les trous et retenir la neige à l'extérieur.
- Une grande bâche en plastique est tendue derrière toute la façade ouest afin de recevoir la neige filtrant à travers les fentes du mur et de la porte. Cette neige poura ainsi fondre au printemps et partir dans le sol, au lieu de fondre sur le mobilier de la cuisine.
- Dans la grange, c'est encore une tôle qui est clouée à l'intérieur, devant le bas de la porte, afin de guider l'eau de fonte vers l'extérieur.
- Le foin est assez précieux pour nous. Il doit être remué et placé au meilleur endroit possible avant l'hiver pour qu'il ne soit pas trop mouillé et qu'il ne pourisse pas.
- Le foin nous est indispensable comme matelas dans les lits et dans la grange (qui sert de chambre d'amis quand nous sommes un peu nombreux. Le foin des lits est donc remonté de la cuisine vers la grange, pour qu'il ne reste pas à pourrir dans les lits.
- Le foin participe à la protection de la toiture contre les tempêtes. Le poids du foin sur le plancher de la grange est appréciable, mais le foin est utile également pour amortir les coups de boutoir du vent à l'intérieur de la grange, limitant les risques que la toiture parte comme un aéroglisseur (la moitié des chalets d'altitudes finissent comme ça :-((
- Il n'est pas facile de faire du foin là-haut: c'est fatiguant de faucher (avec faible hauteur d'herbe, les mottes et l'altitude), et il faut plusieurs jours consécutifs de beau temps fin juillet. Alors, on tient à notre petite meule de foin.
Enfin une petite photo du Joker pour s'avancer dans la montée:
Mais seuls les pros du trial montent pour l'instant jusqu'en haut (les passages en dévers du chemin, les passages de torrent, et autres obstacles découragent les amateurs - que nous sommes pour l'instant) En faisant la première partie facile du chemin, nous parvenons à gagner presque une heure dans la montée... mais il ne faut pas avoir trop de sac et s'il pleut (ou qu'il neige ! ) pendant qu'on est en haut... problème pour revenir. Donc ce sont quand même les pieds qui restent le meilleur moyen de locomotion, et Chanin restera toujours loin, ne craignez rien.
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