La restauration d’un chalet d’alpage

Pour plus de détails, et des photos en grand nombre, voir la rubrique « Une longue histoire »

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1. Principe de l’opération

1a. Sauvegarde des chalets d’altitude

Notre culture est faite du passé, il est important de conserver des témoins d’une époque qui est en train de disparaître même des mémoires par la disparitions progressive des générations les plus anciennes. L’existence de ces chalets perdus dans la montagne, en plus de lui donner un charme unique, témoigne de cette extraordinaire façon avec laquelle l’homme a su s’adapter à la montagne, et l’apprivoiser. Les chalets anciens, pour peu qu’ils n’aient été ni abandonnés ni transformés d’une façon incongrue, s’intègrent merveilleusement au paysage, par leur emplacement choisi, les matériaux, et le fait qu’ils soient absolument adaptés à cette montagne. On ne peut par ailleurs qu’être fasciné par le mode de vie qui était celui de ces gens qui habitaient pendant plus de deux mois isolés en pleine montagne parfois à plus de 2200 mètre d’altitude, avec une vie particulièrement rude, mais en même temps proche de la nature et de la montagne comme nous ne savons plus faire.

1b. Entre authenticité et confort

Lorsque ces chalets sont rachetés par des vacanciers, le problème est qu’ils changent de destination pour devenir une résidence secondaire il y a alors souvent l’exigence d’un certain confort qui est bien légitime, mais qui entraîne nécessairement de graves concessions sur le style ou l’aspect extérieur de la maison. Il s’agit alors d’un compromis, disons que dans tous les cas, le minimum serait au moins de préserver l’extérieur.

Un autre choix possible: authenticité et rusticité. Cela suppose évidemment de sacrifier le confort moderne auquel nous sommes habitués en ville, mais cela a le charme du dépaysement et d’une ambiance unique, avec l’impression de vivre dans une autre époque. Peut-être est-il agréable d’avoir de grandes fenêtres et l’électricité, mais une cuisine de chalet d’alpage éclairée par une bougie, devant un petit poëlle en fonte qui ronronne agréablement pendant que le vent hurle dans planches du toit, c’est vraiment un souvenir inoubliable.

2. Organisation du chantier

2a. Choix du chalet

Le mieux est sans doute le coup de coeur, dans une région que l’on connaît bien et que l’on a parcouru longuement à pieds, on peut aussi avoir la curiosité d’aller voir un chalet que l’on trouve particulier par sa situation sur la carte ou sur une photo aérienne.

Lors de la reconnaissance, il faut essayer d’envisager l’importance des travaux qu’il y aura à faire (bois pourris ? hauteur des murs abîmés ? déplacements éventuels de charpente ou de structure? etc) tout en sachant qu’un chalet est souvent en moins bon état qu’il ne peut sembler en le voyant encore globalement bien debout de loin. Il faut ensuite se poser les questions concernant son contexte géographique: ensoleillement, source terrain autour et menace éventuelle de station de ski ou de route inélégante, passage éventuel de nombreux touristes.

Il faut ensuite voir en mairie qui est le propriétaire et les terrains qui l’entourent. On peut aussi essayer de savoir le prix des dernières ventes qui ont pu être effectuées dans la région, puis aller voir le propriétaire, et surtout ne pas être pressé!

Il faut aussi faire un bilan des charges qu’impliqueraient la restauration de la maison, tant sur le plan du coût des matériaux (bois, clous, outils, transport etc…) que sur le plan du travail à y faire et du temps à y consacrer pour voir si on pense pouvoir assumer.

Le chalet étant acquis, si les travaux sont importants, il faut prendre toutes les mesures du chalet, prendre des photos dans l’état originel ou retrouver des photos anciennes, rechercher les traces de matériaux anciens, d’états avant éventuelles transformations récentes pour avoir des références.

On peut aussi se renseigner sur les techniques de construction locales (demander aux anciens, au CAUE, à la mairie)

2b. Préparation

Il faut rechercher des fournisseurs capable de faire du travail à l’ancienne surtout pour le bois: (bardeaux, poutres de section non carrée, mais avec l’arrondi du tronc qui apparaît…), Il vaut mieux ensuite commander les matériaux utiles assez largement pour palier les mauvaises surprises qui ne manqueront pas d’apparaître au cours de la restauration.

Il faut acheter le matériel nécessaires pour travailler et pour vivre pendant les travaux (outils, claies de portage, tentes, vivres, pharmacie très sérieuse,…) et si le chalet est très isolé peut-être est-il bon d’avoir de quoi appeler au secours.

Il faut ensuite faire une évaluation du poids de chaque partie pour le transport, ce qui est tout particulièrement crucial dans le cas de la nécessité d’un transport par hélicoptère. Celui-ci coûte évidemment assez cher, environs 4000 francs de l’heure dans lesquels il faut inclure le temps qu’il met pour venir de sa base, et les nombreuses rotations que nécessitent le transport (un petit hélicoptère peut prendre des charges de 350 à 450 Kg, alors que la masse de matériaux pour refaire un chalet peut dépasser la dizaine de tonnes. Chaque rotation durant entre 5 et 15 minutes en fonction de l’éloignement de l’aire de chargement et de la dénivelée.

Dans le cas d’un véritable chalet de montagne isolé, c’est à dire sans piste d’accès, il faut bien sûr aussi refaire le chemin, car un bon chemin est une chose absolument cruciale pour pouvoir monter sans trop de fatigue, et espérer faire du porter de lourdes charges.

Il faut finalement commander le camion pour le premier transport et l’hélicoptère en fonction du volume et du poids, et puis recruter des bons amis pour avoir de la main d’oeuvre, ou des professionnels qui acceptent de monter un certain temps travailler la haut…

2c. Sur place au chalet

Il faut penser à mettre à l’abri les matériaux: le liant doit être au sec, les planches bien attachée pour ne pas partir dans toute la montagne à la première rafale de vent, et bien à plat pour éviter le gauchissement.

Il faut installer un campement dans le cas où il n’y a pas de partie de chalet qui puisse servir. Celui-ci doit être suffisant pour pouvoir y vivre à debout, il doit être chauffé avec un poëlle et très solide pour résister aux tempêtes, ce pour quoi ne sont pas toujours prévues les grandes tentes de camping familiales!

2d. Réparations

Avant toute chose, il faut faire des plans précis tant que l’on arrive encore à voir comment était conçu le chalet, les assemblages de la charpente etc… Ensuite on peut démonter soigneusement ce qui doit être repris en continuant de faire des plans avec toutes les mesures, numéroter les morceaux, prendre des photos et bien ranger les éléments même abîmés pour pouvoir les retrouver ensuite.

Il n’y a plus alors qu’à refaire à l’identique les éléments abîmés au fur et à mesure de la reconstruction, et tout remettre en place.

Tout cela peut évidemment prendre plus de temps qu’il n’y parait, et on risque en plus d’être retardé par un temps trop mauvais qui empêche de travailler correctement, des mauvaises surprises lors du démontage ou des oublis dans ce que l’on a prévu, qui contraignent à redescendre chercher d’autres matériaux ou d’autres outils etc… Il faut donc bien planifier le travail pour ne pas laisser le chalet à demi reconstruit pendant l’automne ou l’hiver, si on voit qu’on aura pas le temps de tout faire, il faut y penser et travailler par tranches autonomes et solides. Il vaut mieux par exemple que la moitié du chalet soit vraiment fermée, et que l’autre n’ait pas de couverture de toit, que d’avoir un chalet entier à moitié couvert, ou avec des prises d’air dans lesquelles le vent s’engouffrera au cours des tempêtes d’automne pour arracher le travail fait, et même enlever tout le toit!

Pour tous les détails, et des photos en grand nombre, voir la rubrique Un long chemin

2 Réponses à “restaurer
un chalet”

  1. laurent gavard dit :

    bonjour, je possède un chalet d’alpage en haute savoie et j’ai quelques travaux à prévoir,
    connaissez vous des personne susceptible de m’aider?( maçon, charpentier ) merci d’avance : laurent gavard thonon les bains.

  2. Marc Pernot dit :

    Bonsoir
    A mon avis, le mieux est d’en parler dans le pays, dans les villages environnants. C’est important dans ce cas de travailler avec les voisins. Cela crée du lien et ils se souviennent parfois mieux que d’autres des particularités locales.

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